Comment susciter l’envie chez l’étudiant ?
En parallèle de mes entreprises, je donne des interventions en Écoles et à l’Université depuis quelques années déjà. Le premier à m’avoir fait confiance, c’est mon ancien prof devenu ami : Harold Trannois. Harold a créé la Licence Web développeur que j’ai eu la chance de suivre en tant qu’étudiant en 2003 / 2004, puis à nouveau dès 2007 en rejoignant son équipe de formateurs professionnels.
Harold m’a appris un truc : seuls les étudiants passionnés s’en sortent. Et c’est vrai dans tous les domaines : le développement web, l’e-marketing, la communication… la passion crée l’enthousiasme, et l’envie de pousser plus loin les recherches. Et finalement, le rôle du prof se résume à 2 choses : informer et susciter l’envie chez l’étudiant.
Instaurer un climat de confiance
Comme je le décris précédemment – cf. Qui suis-je – si mes étudiants s’ennuient ou sortent déçus de mes interventions, le premier déçu, c’est moi ! Alors pour éviter cela, j’ai adopté différentes techniques de pédagogie, proches des solutions d’ « enchantement » prodiguées par Guy Kawasaki dans son livre intitulé l’art de l’enchantement. En effet, pour rendre mes cours intéressants et capter l’attention de mes étudiants, je m’efforce d’instaurer un climat de confiance et de proximité avec la classe. Si mes étudiants me voient simplement comme « celui qui va les noter », je ne suis pas certain que cela les enchante beaucoup. Je fais d’ailleurs partie de ceux qui considèrent que les notes ne servent à rien à l’école… et qu’elles ont encore moins de sens dans les études supérieures !
Mais la proximité ne s’arrête aux murs de l’école. Une grande majorité de mes étudiants me suit sur différents réseaux sociaux : Facebook, Google+, Instagram… et surtout Twitter ! Un bon moyen de désacraliser l’image de l’enseignant inaccessible, et de prolonger les échanges hors du carcan de la classe.
Développer une proximité avec ses étudiants
Je démarre souvent mes premières interventions par ma locution préférée : Monsieur, c’est mon père, en rappelant à mes étudiants de m’appeler par mon prénom, tout en conservant le vouvoiement de rigueur. Cette introduction fait souvent sourire mes étudiants, et tant mieux ! C’est comme ça qu’un climat de confiance s’établit. Le challenge consiste à continuer à capter l’attention et à développer un climat de confiance sur la durée, en créant un subtil mélange entre sérieux, travail et humour.
Faisons place au travail collaboratif
Les outils collaboratifs sont parfait en ce sens, qu’ils permettent d’optimiser la proximité entre l’intervenant et les étudiants, et même parfois entre les étudiants eux-même. Avec le temps et l’expérience, mes interventions se sont améliorées, et j’ai élaboré aujourd’hui une panoplie d’outils qui me permettent de construire une vraie collaboration avec mes étudiants :
- Trello
Je l’avoue, c’est mon ami Damien Selosse – Monsieur TedX Lille – qui m’a donné cette très bonne idée d’utiliser Trello pour mes cours. Trello est un outil formidable que j’utilise désormais avec la majorité de mes étudiants. J’invite les étudiants à y déposer les notes prises en cours, pour faire partager le reste de la classe et même les absents. Ce qui me permet aussi de vérifier que les notes sont correctement prises… et que ce que j’ai raconté a été compris ! Exercices, corrections de partiels, etc. tout y est. - Pinterest
Pour mes étudiants en webdesign, Pinterest convient davantage que Trello. Pinterest et ses tableaux collaboratifs sont parfait pour échanger sur des maquettes réalisées pendant ou hors des cours. L’exercice permet à chacun de développer son esprit critique, sur un sujet parfois aussi subjectif que le design. Et les tableaux secrets de Pinterest permettent à mes étudiants les plus timides de ne pas dévoiler au grand public les maquettes dont ils ne sont pas toujours très fiers ;-) - Slideshare
Facilement accessible à tous, Slideshare est parfait pour échanger tous mes supports powerpoint avec l’ensemble de mes étudiants. - Et pleins d’autres outils…
Moqups pour la réalisation collaborative de wireframe, Murally pour le processus créatif, Drive pour l’échange de fichiers… la liste est longue !
Hormis sur Slideshare, cela impose à chaque étudiant de créer un compte sur chacun des outils. Passés les quelques réticents qui n’aiment pas créer des comptes un peu partout sur le web, ces outils ont un impact souvent très positif sur l’efficacité des cours. Mais aussi sur l’ambiance de la classe, puisque cela favorise la collaboration interne !
Impliquer les étudiants hors de l’école
Pour gagner la confiance de ses étudiants, un intervenant doit maitriser le sujet qu’il vient exposer, en faisant parler son expérience. Dès lors, un respect est établi. Pour ma part, j’invite tous mes étudiants à m’ajouter systématiquement sur Linkedin, Behance… et de suivre mon blog ! Ainsi, cela leur permet de valider que je suis suffisamment crédible pour endosser mon rôle de formateur ;-)
Mais… cette position dominante de formateur / formé ne doit pas nous interdire de vivre ! Oui, il m’arrive de prendre un verre avec quelques-uns de mes étudiants. Les discussions y sont souvent plus franches que dans l’établissement scolaire, et permet souvent aux étudiants de gagner en confiance. Rares sont les intervenants qui s’impliquent avec leurs étudiants de cette manière. Cela ne peut pas se faire avec toutes les classes, mais quand le feeling est bon… il faut en profiter ! C’est ainsi que je me suis retrouvé à +50 amis sur Untappd, ou pris dans des selfies lors des ApéroWeb par exemple !
J’ai remarqué que les digital natives, à la différence des jeunes de ma génération, ont un goût plus prononcé pour les hard skills. Ils veulent apprendre du concret, même si cela est parfois technique. Et ça tombe bien, puisque c’est aussi ce que j’aime leur transmettre !
Et je rajouterai pour compléter l’article, que tu n’hésites pas à revoir tes élèves une fois leur cursus scolaire terminé, et d’être de bon conseil pour les choix d’entreprise ;)
C’est très gentil, merci pour ton comm’ Valentin !
Moi, j’ai toujours pensé qu’il fallait éviter de coucher avec ses étudiants, mais j’avoue que ton article me fait réfléchir un peu. ;)